Politiquement correct... et (surtout) incorrect

Politiquement correct... et (surtout) incorrect

CHM 21. La persévérance de Marine



Même si j’ai évoqué quelques joueuses et entraîneurs au détour de ces souvenirs, j’ai – logiquement – consacré le plus grand espace à mes amis dirigeants. Sans eux, je l’ai dit, rien n’aurait été possible.
Il n’en demeure pas moins vrai que les joueurs et joueuses sont l’essence même d’un club sportif comme le nôtre.
Des joueuses, j’en ai vu défiler une bonne cinquantaine tout au long de ma présidence. Plus quelques filles « du cru » appelées de temps en temps pour de brèves apparitions.
On est en fait là au cœur du problème, à savoir une sorte d’escroquerie intellectuelle sur la puissance réelle du basket purement roquebrunois. Le club s’était effectivement bâti sur des joueuses du club, une histoire aussi extraordinaire qu’exceptionnelle. Mais, dès son accession à la NF1, il a fallu recruter pour rivaliser. Et le mouvement ne s’est jamais arrêté par la suite, même lorsque Roquebrune s’est retrouvé en NF2. Ne pas le faire aurait rapidement ramené le club à un échelon inférieur. Ce qui, finalement, se produit actuellement !
Marine: la passion du basket
Je l’ai déjà dit : la formation des jeunes est une douce utopie. Du moins dans un club de notre dimension. Avec 200 filles, on pourrait faire une réelle sélection, faire travailler les meilleures et les préparer à intégrer un niveau national. Avec une centaine seulement, c’est mission impossible, sachant en outre l’« érosion » à laquelle on doit faire face au fil des ans.
L’année du titre, nous avions – à notre grande satisfaction – plusieurs filles issues du club dans le groupe, Heidi, Marine, Elena, Jana. Mais sans l’extraordinaire « cinq » formé de Barbara, Sarah, Marylène, Pauline et Veronika, cinq filles venues de l’extérieur, nous n’aurions pas été champions de France. C’est une évidence.
Si l’on excepte Heidi et, à un degré moindre, Marianne qui avait pris une autre dimension à Brive où elle était partie pour ses études, aucune des filles formées et/ou façonnées à Roquebrune n’a été en mesure de figurer parmi les joueuses de base de nos équipes.
Je reste toutefois persuadé que certaines auraient mérité un meilleur traitement et auraient peut-être même pu passer un  cap avec un peu plus de confiance de la part de leur entraîneur. Je pense tout particulièrement à Laetitia et Marine, deux filles que j’ai véritablement imposées aux entraîneurs, étant entendu que je n’étais plus maître, par la suite, du temps de jeu qui leur était accordé. L’une comme l’autre tombèrent dans le même piège : comme elles ne jouaient pas beaucoup, elles voulaient trop en faire lorsqu’elles rentraient… et commettaient beaucoup d’erreurs qui les ramenaient sur le banc. Un cercle vicieux. Qui plus est, l’une comme l’autre avaient des caractères « forts » qui ne favorisaient pas un dialogue constructif avec le coach !
Une seule fois en cinq saisons, Laetitia a réellement pu avoir un temps de jeu correct à la suite du départ, à mi-saison, de deux joueuses. Ses stats, sans être exceptionnelles,  s’en ressentirent immédiatement. Mais était-elle véritablement une meneuse ? Il y a souvent eu débat au sein du comité directeur avec notamment Jean-Pierre qui soutenait que non. Je pense qu’il avait raison.
Finalement, lassée, Laetitia est partie renforcer un club voisin. Comme cela s’est trop souvent produit.
Marine, elle, a tenu jusqu’au bout, son départ étant uniquement lié à des activités professionnelles.
Son histoire a duré 8 ans et, franchement, rien que pour cela, elle mérite le respect.
Durant une inter-saison, Marine qui avait des problèmes de poids a réussi à perdre plusieurs kilos pour se donner toutes les chances d’être compétitive. Elle y gagna du temps de jeu, ses stats firent un bond… et, sur certains matches, elle parvint même à être dans la lumière. Jamais, malheureusement, elle n’obtint une pleine confiance qui lui aurait peut-être permis de prétendre à encore plus.
Durant la saison de NF1, l’arrivée d’Elodie – indispensable pour renforcer un groupe très restreint - était censée permettre un roulement parmi les trois intérieures. En fait, le coach choisit de jouer le plus souvent avec ses trois intérieures. Ajoutez-y une Barbara incontournable, la concurrence devenait très forte pour la cinquième place ! Marine la paya au prix fort, ce qui ne l’empêcha pas de tenir sa place de façon plus qu’honnête… quand on fit appel à elle !
Une chose est en tout cas certaine : Marine est un exemple pour sa fidélité à un club, pour son assiduité et tout simplement sa passion du basket. Une passion malheureusement en voie de disparition chez les nouvelles générations !

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