Politiquement correct... et (surtout) incorrect

Politiquement correct... et (surtout) incorrect

CHM 13-14. Adou et Wera - La filière italienne


C'est l'histoire d'un mec...

13. Adou et Wera
Adou a été moins « persécutée » par le coach. Il est vrai qu’il suffit de très peu pour qu’elle prenne la mouche et que l’on y réfléchit deux fois (et même trois) avant de lui faire une remarque, fut-ce une boutade !
Cela dit, sportivement, son apport a été particulièrement important avec près de 500 points en deux saisons et quelques performances de haute volée lors de la saison 2010/11 : des évaluations de 34, 32, 30, 28 et deux fois 26 ! 
Elle figure ainsi deux fois dans le Top 10 des meilleures intérieures aux côtés des "monstres" que furent Jezabel et Agnès notamment.
Toute Adou dans cette image...
Une douleur récurrente à un genou l'a poussée à stopper prématurément sa carrière mais nous sommes quand même nombreux à penser que la douleur se trouvait - aussi - dans un coin du cerveau. Dommage car elle avait toutes les qualités pour passer un cap supplémentaire vers les sommets de son basket.
A défaut, elle transmet aujourd’hui son savoir à nos jeunes générations. Et nous fait un joli cadeau.





Wera, la Slovaque volante










On a retrouvé les mêmes qualités de rigueur chez Veronika (dite Wera) qui a fait partie de l’équipe sacrée championne de France. Son intégration a été facilitée par l’affection que lui a portée son professeur de français, un certain René qui, en la circonstance, a renoué avec son passé puisqu’il avait été professeur avant de se consacrer au journalisme.
René s’est consacré à cette mission avec un remarquable enthousiasme. Aurait-il eu le même avec une jeune fille un peu moins jolie et pétillante ? La question est posée...
En fait, il a lui-même apporté la réponse sous la forme d’un conte humoristique écrit à la manière de Pagnol que j’avais publié, en son temps, sur ce blog. En voici quelques (savoureux) extraits.

Je venais de mourir suite à quelque excès (le tabac, sans doute…) et je me présentai à la grande porte du Paradis où trônait Saint-Pierre, installé derrière un immense bureau encombré de dossiers, caressant sa longue barbe blanche de sa main droite, tandis que sa main gauche faisait tinter un immense et impressionnant trousseau de clés.
« Bonjour, ô grand Saint-Pierre ! », dis-je en m’inclinant profondément devant lui.
« Oui, quoi, qu’est-ce que c’est, qu’est qu’y a, qu’est-ce que tu veux ? », aboya-t-il d’une voix qui me fit irrésistiblement penser à celle de notre coach bien-aimé quand ses joueuses ne respectent pas ses consignes, c’est-à- dire 99% du temps.
« Et bien voila, ô grand Saint-Pierre. Je suis René Doumène, bientôt trois-quarts de siècle, domicilié rue Antoine-Péglion à Menton. Je demande humblement à rejoindre la félicité éternelle, vu que j’ai eu une vie toute de modestie, de pudeur, de respect des autres… »
« C’est cela, oui », m’interrompit-il, avec un sourire que j’eusse volontiers qualifié de satanique si nous n’avions pas été aux portes du Paradis. « Vous dites tous ça quand vous arrivez, et puis, quand on gratte un peu, ce n’est que stupre et qu’ignominie. Allez, vas-y, dis-moi un peu ce que tu as fait pendant ta vie ? »
« Pendant 35 ans, j’ai été journaliste, je me suis dévoué corps et âme pour bien informer mes concitoyens ».  Saint-Pierre éclata de rire : « Ah oui ? Tu as propagé des nouvelles sans les vérifier, tu as exacerbé les sentiments malsains de tes lecteurs en leur donnant les détails les plus horribles sur les faits-divers les plus sordides. Autre chose ? »
Je commençai à frémir à l’idée que Satan m’attendait en bas. Je tentai une dernière fois ma chance. « Ah oui, ô grand Saint-Pierre, sachez que mon amour de la langue française m’a poussé à donner chaque jour, tôt le matin (et vous savez ce que cela me coute !) et bénévolement, des leçons de français à une étrangère ».
Saint Pierre : « L’amour de la langue française, tu parles ! Tu as oublié de me dire que la dite étrangère est un véritable canon, que tu sors des cours les yeux exorbités (c’est le cas de le dire !), les mains moites, la lubricité au cœur. Tu devrais avoir honte, oui ! »
La tête basse, je m’apprêtai à prendre le chemin des ténèbres infernales. Et puis, je me dis qu’il me fallait lutter jusqu’au bout.
« Grand Saint-Pierre, j’avais oublié. Je suis aussi dirigeant de RCM-Basket, et tous les lundis soirs j’assiste à la réunion sous la présidence lymphatique de Lucien. Il y a là des hommes bruyants et indisciplinés, des femmes bavardes et caqueteuses, je pourrais citer Pierrette, Valérie, Patricia… »
« N’en dis pas plus ! », s’exclama Saint-Pierre, qui se leva, me tendit les bras, je voyais des larmes briller dans ses yeux. « Entre au Paradis, mon pauvre René. L’Enfer, tu l’as vécu sur Terre ! ».

Cet Enfer, mon bon René le côtoya encore plus lorsque Wera nous quitta pour Marseille où, en marge du basket, elle trouva un travail dans l'infrastructure du célèbre feuilleton télévisé "Plus belle la vie"!
Après un crochet par Annemasse, elle nous est revenue en début d'année, trop tard pour jouer (dommage, avec elle on aurait peut-être évité la relégation en NF3) mais en qualité d'entraîneur. Et, cette saison, elle est un élément majeur de notre équipe première tout en continuant à entraîner.


14. La Filière Italienne

Après les Américaines et les joueuses des pays de l'Est, nous avons tenté, ces dernières années, de créer une filière italienne. L'entrée au comité directeur de Marco a été déterminante dans cette option car il avait été lui-même président d'un club et avait donc un véritable "réseau".
Il faut savoir que le basket féminin est quasiment "sinistré" en Ligurie avec peu de clubs et donc l'obligation, pour les équipes, de faire de très longs déplacements. En définitive, venir à Roquebrune peut être plus simple. Relativement.
Marco a pris cette mission "à bras le corps" avec le soutien efficace d'Agostino également italien. 
En fait, l'idée de départ a été de constituer une équipe U17 capable de jouer en championnat de France. Il faut savoir que c'était la seconde fois seulement dans l'histoire du club que se présentait pareille opportunité en dehors du parcours accompli, bien des années auparavant, par les cadettes roquebrunoises en Coupe de France.
Nous avions une ossature solide brillante en Ligue mais elle était insuffisante pour aborder l'échelon supérieur. La chose devenait par contre possible avec l'apport de joueuses italiennes de qualité. 
L'équipe des U17 France entrée dans l'histoire du club
De fait, cette équipe allait nous apporter bien des satisfactions, n'étant éliminée qu'en quarts de finale par Annecy au terme d'un match disputé dans un gymnase comble rempli de jeunes supporteurs venus encourager leurs copines de lycée. Une ambiance folle que, malheureusement, on n’a plus connue depuis des années avec l’équipe première, sinon lors de quelques matches de NF1. Il devient de plus en plus difficile de mobiliser les foules le samedi soir !
Marco paya largement de sa personne en assurant les transports des joueuses, quasiment six jours sur sept entre entraînements et matches!
Grâce soit aussi rendue à Jean-Michel, coach principal - que nous avons souvent supplié en vain de prendre l’équipe première tant il a de compétence et de charisme - assisté de Corinne et Paolo.
Nous espérions amener à moyen terme quelques filles en équipe première.
Il fallut déchanter dès l’année suivante où une partie du groupe se retrouva en NF3 avec l’équipe senior 2. Ce fut un long calvaire sans aucun match gagné (sinon un sur tapis vert !). Il faut dire que rien ne fut épargné à cette équipe qui perdit notamment un match d’un point sur un tir adverse au buzzer pratiquement du milieu du terrain. Nous avions tenté un coup de poker en changeant d’entraîneur à mi-saison, remplaçant Paolo par Barbara. En vain. Les conséquences de cette saison ont été graves car il en résulta une sorte de démobilisation et, trois ans plus tard, il ne reste plus qu’une fille du contingent « italien ». Dommage.
* * *
Si la filière italienne s’est tarie, elle n’a pas complètement disparu avec notamment Beatrice, arrivée à l'intersaison, Clara et Betta parmi les joueuses et bien entendu Simone à qui l'on a confié la responsabilité de l'équipe première et de la supervision de la formation.
Je persiste à penser qu’elle peut être une chance pour notre club. 
Le principal problème a été celui des distances. La plupart des cadettes qui avaient rejoint le club étaient à plus de trois quarts d’heure de route avec ce que cela sous-entend en frais d’essence et d’autoroute. Une était même à plus d’une heure, l’équivalent de Roquebrune-Fréjus ! 
Si l’on parvenait un jour à tisser des liens avec des communes aux alentours immédiats de Vintimille, la question pourrait être envisagée sous un angle beaucoup plus favorable. Car, côté France, notre situation géographique est très pénalisante, surtout avec deux clubs à Monaco !
De toute manière, à l’image de ce qui se passe avec la population aussi bien à Menton qu’à Roquebrune, la connexion franco-italienne est devenue incontournable. Elle est même souhaitable car nos amis transalpins ont une culture sportive bien supérieure à la notre.




 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Membres