Politiquement correct... et (surtout) incorrect

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dimanche 13 août 2017

Une passion qui s'éteint



J’ai été durant mes jeunes années (c’est loin !) un fou de foot. Il m’est même arrivé d’aller acheter France Football en « fuguant » (durant quelques minutes) de mon collège. Un marchand de journaux se trouvait en effet de l’autre côté du boulevard.
En 1958, ma mère avait consenti à l’achat d’une télévision pour fêter mon BEPC. J’avais ainsi pu suivre la Coupe du Monde disputée en Suède où la France avait réalisé ce qui resta longtemps son plus grand exploit, une troisième place. Avec à la clef quelques matches d’anthologie placés sous le signe de l’offensive avec notamment les 13 buts de Just Fontaine. Soixante ans plus tard et malgré l’augmentation du nombre d’équipes qualifiées et donc de matches, ce record tient toujours et l’on peut se demander s’il sera battu un jour !
Un peu plus tard, j’ai fait mes premiers pas de journaliste débutant autour des terrains de foot de la région où j’allais faire les reportages de matches des divisions départementales. J’avais été gâté pour ma grande première : une bagarre générale mêlant joyeusement joueurs, dirigeants et une partie du public ! A cette époque, en effet, une simple main courante séparait les acteurs des spectateurs. Il était donc facile à ces derniers de venir mettre leur grain de sel (et leurs poings) dans une anicroche survenue entre joueurs.
Au fil du temps cette passion s’est estompée, peut-être parce que j’en ai eu marre de regarder à la télévision des matches cadenassés sans grand intérêt.
J’ai pris quand même beaucoup de plaisir à suivre, durant quelques années, l’équipe première roquebrunoise emmenée par son emblématique capitaine Olivier Taboué à qui il n’aura sans doute pas manqué grand-chose pour réussir une grande carrière semblable à celle d’un certain Olivier Echouafni qui quitta Roquebrune pour Marseille où il allait devenir l’une des valeurs sûres du championnat français. Olivier O. est aujourd’hui entraîneur de l’équipe de France féminine… ce qui m’a plus ou moins contraint, moi qui ne regarde pratiquement plus de matches, à suivre ceux de son groupe au récent championnat d’Europe. J’ai été surpris par la qualité technique de beaucoup de joueuses, par la puissance de certaines mais aussi par une étonnante naïveté dans le jeu.
Il y a en fait le même fossé entre garçons et filles que celui existant en basket, un fossé d’abord physique. Je peux l’écrire d’autant plus librement que, président d’un club féminin, j’ai vu durant plus d’une décennie des centaines de matches de toutes catégories (des poussines aux seniors) qui, souvent, m’ont passionné. C’est un simple constat, pas une critique.
Mais revenons au football.
Pourquoi ai-je un jour ressenti une certaine overdose ? Peut-être à cause d’une surexposition médiatique excessive. L’approche des grands événements impliquant des clubs français est devenue insupportable. La multiplication des media – bonne chose en soi car on n’est jamais trop informé ! – a engendré une surenchère permanente qui, à la rigueur, pourrait être acceptable si, malheureusement, elle ne se teintait pas d’un chauvinisme exacerbé aux antipodes de la simple déontologie journalistique.
Et puis, on finit par se demander si le football d’aujourd’hui est encore un sport tant les enjeux économiques priment sur tout le reste.
J’en reparlerai.

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