Quel séisme !
Le Stade Français et le Racing ont entamé un processus de
fusion. On ne parle pas de basket mais du Top 14 de rugby et cette fusion
concerne rien moins que les deux derniers champions de France dont celui en
titre (le Racing).
Il est évident que les considérations économiques sont la
cause de cette décision des deux présidents qui, sans être propriétaires des
clubs, en sont les deux principaux bailleurs de fonds… avec des pertes
conséquentes !
Ceux-ci ont su rester d’une extrême discrétion tout le temps
qu’ont duré les discussions (on se
doute bien que l’on ne réalise pas une telle opération d’un simple claquement
de doigts) et c'est pourquoi l’annonce officielle, lundi après-midi, a fait l’effet d’une
bombe. Elle a immédiatement provoqué des manifestations publiques de supporteurs, de
joueurs. Bref, on est bien en France où la moindre des réformes fait
polémique. Bon courage aux candidats à la Présidentielle qui
veulent apporter des changements significatifs dans notre fonctionnement
étatique !
Pour en revenir au sport, le mot « fusion »
provoque toujours les mêmes réactions, où que l’on se trouve. Toujours en
rugby, Biarritz et Bayonne préfèrent mourir à petit feu plutôt qu’unir leurs
forces et la pression des irréductibles des deux camps est énorme.
En football, et en échelon beaucoup moins élevé, une fusion –
ou à tout le moins une entente – entre Menton et Roquebrune a été maintes fois
envisagée. En d’autres temps, j’ai même participé à des discussions (à titre
consultatif car je n’étais membre d’aucun des deux clubs). Rien à faire.
Les anciens dirigeants du basket ont su être plus
intelligents en se partageant les rôles, les messieurs à Menton, les filles à
Roquebrune. Le Tennis de Table, lui,
réunit dans une seule ville les adeptes des deux communes. Et c’est très bien
ainsi.
Au-delà des
considérations psychologiques, des notions d’ancienneté et de toutes autres raisons
qui, pour être éventuellement pertinentes, n’en sont pas moins assez utopiques, se pose la
question de l’argent.
Je l’ai souvent dit : le sport est aujourd’hui indissociable
de l’argent. A tous les niveaux.
Or, le contexte économique général fait qu’il se raréfie. Il
fut un temps où l’on pouvait trouver des mécènes (ce fut le cas à Roquebrune).
Ils sont de moins en moins nombreux sauf à être domiciliés à Monaco évidemment ! Les candidats à la Présidentielle sont même contraints de recourir à des emprunts avec toutefois l'immense avantage d'être remboursés à certaines conditions. D'autres se font habiller "gratis"... mais c'est une autre histoire!
Les municipalités ont souvent soutenu les clubs (ce fut le
cas à Roquebrune) jusqu’à ce qu’elles soient, à leur tour, rattrapées par la
crise économique (et, parfois, par des emprunts hasardeux…), nécessitant des
restrictions budgétaires dont les clubs sportifs sont les premières
victimes.
RCM Basket a pu tenir à un niveau relativement élevé (le 2ème
échelon national amateur, le 4ème en tenant compte des deux
divisions professionnelles) parce que le club bénéficiait d’une subvention
relativement importante lui permettant d'attirer des joueuses de qualité parmi lesquelles certaines ne sont d'ailleurs jamais reparties, preuve d'un attachement certain.
Le budget est parti à la baisse, les résultats
sportifs suivent le même mouvement. C’est la logique même.
Demain, c'est-à-dire la saison prochaine, Roquebrune sera
dans un championnat de Ligue sans grand espoir de rejoindre le niveau national
avant au moins dix ans… sauf à (re)trouver des moyens financiers conséquents. Et,
dans ce cas précis, on ne peut même pas évoquer la perspective d’une fusion en
raison de la situation géographique. Sic transit gloria…
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