Je pose cette question à un moment où notre équipe est
menacée de devoir quitter le niveau national. Ce serait évidemment un coup de
tonnerre après une trentaine d’années où elle s’y est maintenue mais pas
forcément une énorme surprise.
Tous les clubs connaissent un jour ou l’autre ce genre de
mésaventure. Le Cavigal de Nice occupe aujourd’hui l’avant-scène du basket
azuréen avec l’une des meilleures équipes professionnelles de France mais, à
une époque, il était loin derrière nous.
Certains y laissent même leur existence. Des clubs que nous
affrontions autrefois ont complètement disparu avant de renaître, tout
doucement, une dizaine d’années plus tard. Je pense notamment à Carqueiranne
qui fut longtemps un redoutable adversaire en NF2 et que nous retrouvons cette
saison en NF3 après un détour par les compétitions régionales.
Le sport est (malheureusement) devenu aujourd’hui une
histoire de gros sous. A tous les niveaux. Dans toutes les disciplines. Et le
phénomène ne date pas d’aujourd’hui ! Lorsque j’ai débuté ma carrière de
journaliste dans les années 60, pas mal d’argent circulait déjà autour des
terrains de football des championnats… départementaux ! Le phénomène n’a fait
que s’amplifier au fil des décennies et l’on ne sait plus où il s’arrêtera. On
parle souvent des pharamineux transferts du football mais les contrats signés
en NBA par des joueurs français n’ont rien à leur envier !
Dans les années 80, la municipalité roquebrunoise avait
soutenu à fond « son » club de basket qui était en quelque sorte son
porte-drapeau. Grâce au basket, Roquebrune-Cap-Martin était connu dans la
France entière, fut-ce uniquement à travers le prisme du sport féminin. Jean-Pierre Fasiolo l'avait résumé lors d'une assemblée générale: "L'ASRCM Basket n'est pas seulement un club sportif. Il assure la promotion de la commune en France et même à l'étranger lors de tournois amicaux. Nous avons ainsi procédé à une distribution de mimosa et de citrons à Orchies".
C'était, me semble-t-il, un aspect particulièrement intéressant. Il est en
effet bien difficile pour une petite commune comme la notre
« d’exister » entre une Principauté de Monaco au rayonnement mondial et une ville de Menton qui a su, ces
dernières années, se (re)faire une place au soleil de la Côte d’Azur. Qui
aurait connu Mirande, Cournon d’Auvergne, Le Coteau ou encore Laveyron sans
leurs grandes équipes de basket ? On pourrait multiplier les exemples.
Roquebrune appartenait à cette catégorie.
Dans les années 10 (du XXIème siècle !) le contexte a
changé et la municipalité n’a pas (ou plus) la volonté et les moyens (ou
vice-versa) de permettre à une équipe de basket de briller à l’échelon
national. Il faut l’admettre… même si je trouve personnellement désolant ce
manque d’ambition aux conséquences importantes.
En deux-trois ans, les trois sports majeurs pratiqués à Roquebrune
(basket, football, natation) ont été impactés, deux en raison des baisses de
subvention, un à cause de la fermeture en catimini de la piscine municipale.
C’est d’autant plus désolant que le sport, à Roquebrune comme dans l’immense
majorité des villes françaises, ne représente qu’un très faible
pourcentage du budget communal. Mais bon, c’est ainsi. Le ralentisseur placé au
milieu d’une avenue est électoralement plus porteur qu’une jeune fille courant
après un ballon dans un gymnase…
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