Politiquement correct... et (surtout) incorrect

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dimanche 20 novembre 2016

Une histoire de "gros sous"

Avons-nous encore notre place en NF2 ?
Je pose cette question à un moment où notre équipe est menacée de devoir quitter le niveau national. Ce serait évidemment un coup de tonnerre après une trentaine d’années où elle s’y est maintenue mais pas forcément une énorme surprise.
Tous les clubs connaissent un jour ou l’autre ce genre de mésaventure. Le Cavigal de Nice occupe aujourd’hui l’avant-scène du basket azuréen avec l’une des meilleures équipes professionnelles de France mais, à une époque, il était loin derrière nous.
Certains y laissent même leur existence. Des clubs que nous affrontions autrefois ont complètement disparu avant de renaître, tout doucement, une dizaine d’années plus tard. Je pense notamment à Carqueiranne qui fut longtemps un redoutable adversaire en NF2 et que nous retrouvons cette saison en NF3 après un détour par les compétitions régionales.
Le sport est (malheureusement) devenu aujourd’hui une histoire de gros sous. A tous les niveaux. Dans toutes les disciplines. Et le phénomène ne date pas d’aujourd’hui ! Lorsque j’ai débuté ma carrière de journaliste dans les années 60, pas mal d’argent circulait déjà autour des terrains de football des championnats… départementaux ! Le phénomène n’a fait que s’amplifier au fil des décennies et l’on ne sait plus où il s’arrêtera. On parle souvent des pharamineux transferts du football mais les contrats signés en NBA par des joueurs français n’ont rien à leur envier !
Dans les années 80, la municipalité roquebrunoise avait soutenu à fond « son » club de basket qui était en quelque sorte son porte-drapeau. Grâce au basket, Roquebrune-Cap-Martin était connu dans la France entière, fut-ce uniquement à travers le prisme du sport féminin. Jean-Pierre Fasiolo l'avait résumé lors d'une assemblée générale: "L'ASRCM Basket n'est pas seulement un club sportif. Il assure la promotion de la commune en France et même à l'étranger lors de tournois amicaux. Nous avons ainsi procédé à une distribution de mimosa et de citrons à Orchies".
C'était, me semble-t-il, un aspect particulièrement intéressant. Il est en effet bien difficile pour une petite commune comme la notre « d’exister » entre une Principauté de Monaco au rayonnement  mondial et une ville de Menton qui a su, ces dernières années, se (re)faire une place au soleil de la Côte d’Azur. Qui aurait connu Mirande, Cournon d’Auvergne, Le Coteau ou encore Laveyron sans leurs grandes équipes de basket ? On pourrait multiplier les exemples. Roquebrune appartenait à cette catégorie.
Dans les années 10 (du XXIème siècle !) le contexte a changé et la municipalité n’a pas (ou plus) la volonté et les moyens (ou vice-versa) de permettre à une équipe de basket de briller à l’échelon national. Il faut l’admettre… même si je trouve personnellement désolant ce manque d’ambition aux conséquences importantes.  En deux-trois ans, les trois sports majeurs pratiqués à Roquebrune (basket, football, natation) ont été impactés, deux en raison des baisses de subvention, un à cause de la fermeture en catimini de la piscine municipale. C’est d’autant plus désolant que le sport, à Roquebrune comme dans l’immense majorité des villes françaises, ne représente qu’un très faible pourcentage du budget communal. Mais bon, c’est ainsi. Le ralentisseur placé au milieu d’une avenue est électoralement plus porteur qu’une jeune fille courant après un ballon dans un gymnase…

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