Le phénomène n’est pas nouveau, il a même certainement existé dès les
origines de l’humanité au sens très large du terme. Nos sociétés se sont
construites sur le postulat d’un chef. Il est probable qu’à l’âge de pierre, la
désignation se faisait à coups de massue au profit du plus « costaud ».
La fameuse « démocratie » a mis fin à ce type de pratique mais à
voir ce qui se passe aujourd’hui, on peut se poser la question de savoir si,
finalement, la loi du plus fort (physiquement) n’était pas préférable à la loi
du plus habile ou du plus argenté !
Dans le premier cas, le chef pouvait toujours craindre qu’un nouveau-venu
encore plus fort ne vienne prendre sa place. Ce qui l’incitait à « veiller
au grain ». La mythologie grecque fourmille d’exemples en ce sens.
Aujourd’hui, les combats se passent dans les coulisses et ils sont
certainement bien plus sauvages. Car la ruse, les combines, les magouilles en
sont les clefs. Tout cela au nom d’un « pouvoir » que certains
mettent tout en œuvre pour conquérir d’abord, préserver ensuite.
Ah ce pouvoir ! Nous avons, dit-on, abattu une monarchie en 1789 mais
les gens qui nous gouvernent aujourd’hui ne sont-ils pas, eux-mêmes, des
monarques, petits et grands ? Qui, une fois arrivés au but fixé, se
croient libérés de toute contrainte.
Le coiffeur de M. Hollande à 10.000 euros/mois avait fait jaser. Quelques
mois plus tard c’est la maquilleuse de M. Macron qui provoque la polémique sur
une somme à peine inférieure.
On pouvait espérer que le plus jeune
Président de la République Française allait avoir un comportement différent de
ses prédécesseurs. Raté. Il a malheureusement endossé les tares en même temps
que le costume.
Ce n’est pas tant la somme d’argent (non négligeable) qui est choquante. C’est
la façon. Surtout quand le même Président, loin de s’excuser, annonce
froidement, quelques jours plus tard (entretien au Point) que les APL seront à
nouveau réduites. Qu’il y ait des abus dans ce secteur ne fait évidemment pas
de doute. La France ne serait pas la France sans cela. Mais dépenser d’un côté 8.000 Euros pour se faire « ravaler »
le visage (et probablement aussi celui de son épouse chérie…) et « rogner »
5 euros à des étudiants – dont certains, c’est probable, n’ont pas besoin - ressemble
fort à du mépris, ce mépris qui, justement, avait engendré la Révolution de
1789. De ce point de vue, M. Mélenchon, dans ses outrances, n’a pas totalement
tort ! (à suivre)